L'arrivée, le séjour et la joute d'Arnaud

Arnaud était installé depuis quelques semaines à Elderine. C'était une ville superbe et populeuse qui, contrairement à Ephyne, n'avait pas l'air d'avoir souffert outre mesure des guerres et des catastrophes ; elle était très bien bâtie et certains bâtiments très beaux, même si ils n'égalaient pas les antiques et derniers ouvrages qu'avaient laissés les architectes géniaux à Ephyne.
Ces batisses ephynoises lui donnèrent le mal du pays. Arnaud était mitigé entre le mal du pays et sa curiosité naturelle, son envie de découvrir le monde. Il fallait avouer que la Kandrasie était très belle, même s'il la pensait beaucoup plus grande. Il croyait les terres de Kara aussi grande que le fief d'Ephyne. Il se détrompa vite et apprit que l'Empersiste était le plus grand royaume de Retrahant. Son coeur s'était gonflé de fierté lorsqu'on lui déclara cette vérité.
Comme il aimait bien cette contrée ainsi que sa capitale ; il y acheta une petite maison vers les quartiers jouxtant la place de This. Quoique plutôt petite, ses fines colonnes d'adémines, son balcon spacieux et ses grandes fenêtres qui éclairaient tout l'intérieur l'avaient séduit.
Se lassant vite de la vie vacante, il flâna peu de temps dans les jardins kandrasiens et scella vite son cheval pour éprouver les forêts de Kandrasie. Après quelques chasses à courre, il s'éprit d'amour pour la grande forêt près de Yoderis, Almaris, où il acheta une résidence de chasse.

Peu de temps après son arrivée et ses chasses récurrentes, Arnaud, peut-être un peu trop habile, rapportait trop de gibiers.
— Messire, s'écria son cuisinier, que faire de toute cette viande !
— N'aie pas d'appréhension, Norbert (car son cuisinier s'appellait Norbert), j'organiserai quelque festivité pour que toute cette carne ne soit pas gaspillée et pour que les seigneurs de ces terres soient remerciés pour la prospérité de leurs forêts !
Il fit rassembler de nombreux gazetiers et leur tint ses paroles.
— Messieurs, j'organise cette saison d'été 329 une joute au sein d'Elderine. Allez demander une permission à l'Intendant Aectelion et invitez toute la gent noble de Kandrasie, pour que nous passions un bon moment et que j'honore les Kandrasiens. Allez, répandez-vous et alertez les seigneurs de mon invitation.
Aussitôt dit, les gazetiers se répandirent à travers la Kandrasie pour y déclarer leur message.

L'intendant Aectelion se présenta à son invité empersois :

Messire Arnaud de Loye, je vous souhaite la bienvenue en Kandrasie et à Elderine la cité blanche en souhaitant que votre séjour parmi nous s'est déroulé selon les meilleures auspices.

Votre idée nous enchante et nous avons décidé de rétablir la tradition du tournoi du champion d'Erus

Citation :

- Tournoi du Champion d'Erus

lors des Erides, un grand tournoi à lieu à Elderine, capitale des terres de Kandrasie. Les plus grands seigneurs kandrasiens s'affrontent durant deux jours, suivant les règles de la joute. Le tournoi se divise en deux étapes. La première se déroule à cheval, la seconde à pied. Le vainqueur de ces joutes sera proclamé Champion d'Erus, et gardera son titre l'année durant.

- La faveur de Kara

Le champion d'Erus, lorsqu'il sera amené à defendre son titre l'an suivant, portera, en plus de ses armoiries le signe de Kara, une main blanche pointant le soleil. De plus, il aura l'ultime honneur de porter l'Epée d'Erélian, symbole religieux inestimable auprès du peuple Kandrasien.

Pour la première fois mon cher ami, nous avons décidé d'inclure un non kandrasien à ces joutes ; vous affronterez au terme de ces festivités et amicalement, notre champion d'Erus au cours de quelques lances. Si vous relevez le défi, bien évidemment...

D'autres joutes se succéderont alors mettant aux prises deux champions de chaque territoire. Le gagnant sera champion des joutes retrahantiennes.

Après un grand sourire le seigneur intendant Aectelion d'Istria Akspel leva son verre à tous les personnages présents.

A la porte Sud d'Elderine, des nobles mais aussi des paysans et des artisans en tout genre ne cessaient d'arriver. Un étranger du nom de Uhjek venait d'arriver lui aussi en ville. Il était déjà venu plusieurs fois à Elderine mais cette agitation soudaine était pour lui une première. Curieux, il se rapprocha de la foule.

"Eh l'ami ! Tu peux me dire ce qui se passe ici ? demanda-t-il à un passant
-T'es pas au courant ? Tout le monde n'parle que d'ça ici ! Tu vois l'sir Galem ?
-Le général Galhem tu veux dire ?
-Oui voilà celui là ! Eh bin, c'est la première fois qu'on va le voir en public ! Il arrive, il paraît dans même pas deux heures ! "

Le Général Galhem, nouvellement nommé se rendait officiellement à Elderine. Sa première apparition, personne dans la capitale n'aurait voulu rater cela. Uhjek comprenait mieux maintenant le foule rassemblée. C'est à ce moment qu'il vit à quelques mètres, une statue d'Erus !

"Mais oui ! La fête des Erides est pour bientôt ! Je vais peut être rester plus longtemps cette fois ci !"

Citation :

Bon désolé pour le retard, c'est la faute à shad

Au même moment, à quelques lieux de là, l'armée du nouveau Général avançait en silence. La coutume voulait que les grandes armées du royaume défilent dans Elderine lors des Erides. Mais la fin de la "Catastrophe" et le retour au clame étaient si ressent que des brigands rodaient encore ci et là. Galhem avait donc préféré laissait en garnison une grande partie de son armée et il n'était accompagné que de ses troupes d'élites. Mais cette troupe était tout sauf ridicule. Le convoi était ouvert par un régiment complet de Fiera Erelian suivit par le général et sa garde personnelle mais ceci ne formait qu'une petite partie du convoi. Suivaient tout d'abord les nobles importants de l'ancienne province d'Haladahir où se situe la garnison du Général, suivit de la petite noblesse qui encadrait les conscrits de l'infanterie les plus prometteurs.
Nul doute que l'armée complète du général Galhem devait avoir fière allure, une armée digne de son rang.



Un cavalier passait le long du convoi en criant:
"Halte ! Halte !"

Sans un mot et avec une rapidité remarquable, le convoi s'arrêta. Galhem posa pied à terre et ce fut le signal. Tous les régiments se disloquèrent, mais toujours en restant près de leurs officiers. Seuls deux troupes restèrent en formation, la garde du Général et un régiment monté qui fermait le convoi. Ceux ci commencèrent immédiatement leur ronde autour du camp provisoire pour prévenir toute attaque.
Le système était bien rodé, l'entraînement des prêtres d'Erus avait porté ses fruits.

A l'ombre d'un arbre, Galhem et le cavalier discutaient. Le convoi s'était arrêté après l'ordre du cavalier pour la simple et bonne raison que c'était le second du général, Cadios.

"Général, notre informateur à Elderine m'a remis ce parchemin en réponse à votre lettre.
-Merci, mon ami."




Galhem l'a lu en silence, au fur et à mesure de sa lecture son ami le sentait de plus en plus crispé. Et dès qu'il eut fini de lire la missive, il sut pourquoi. Les rumeurs étaient vraies.